« Mon enfant pleure toujours pour un rien ! »

  • 17 févr. 2019
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  • enfant,
  • comportement,
  • émotions

par Stéphanie

Les  enfants  sont  un vrai bonheur : ils râlent, pleurnichent, crient, protestent, se plaignent, quémandent à longueur de temps et surtout auprès de leurs cibles préférées : leur papa et leur maman.

Quelles sont les raisons de ce comportement ? Comment faire pour atténuer les réactions démonstratives ? Pouvons-nous transformer notre enfant pleurnicheur en enfant qui voit la vie du bon côté ? 

Tout d’abord il faut comprendre ce qui provoque les pleurs et les plaintes de votre enfant. Aletha Solter, psychologue suisse-américaine spécialiste du développement, explique qu’un enfant ne pleure absolument JAMAIS sans raison : du moment qu’il y a des larmes, une tension est évacuée. Culturellement, nous disons toujours aux enfants de ne pas pleurer, d’être des grands, surtout pour les garçons. Mais cette psychologue, qui a publié de nombreux ouvrages dont « Bien comprendre les besoins de votre enfant » chez Jouvence éditions, recommande au contraire de laisser les enfants exprimer leur mal être, de ne pas y accorder plus d’importance que cela en a réellement, mais de prendre en considération cette tension accumulée  qui a besoin de sortir.

Blâmer votre enfant ne fait qu’empirer la situation. Quelque chose s’est passé à un moment de sa journée, parfois même plusieurs petits incidents qui ont lui causé une émotion, créé une frustration qu’il n’a pas pu exprimer et qu’il a donc gardé en lui. À la moindre déception supplémentaire, il est possible que le seuil de tolérance soit atteint et que les vannes s’ouvrent. Pour une chose qui peut être passée inaperçue pour vous ou que vous considérez comme bénigne, votre enfant ou plutôt le système nerveux de votre enfant va vous signaler que pour lui s’en est trop et qu’il faut faire sortir la pression avant que ce ne soit une réaction encore plus excessive.

Il faut également prendre en considération que chaque enfant est différent et réagit à sa façon aux agressions, déceptions et frustrations de la vie. En effet, la plus ou moins grande sensibilité du système nerveux est déterminée par de nombreux facteurs : certains sont innés, voire génétiques, d’autres font plutôt partie du caractère, de la personnalité, enfin il y a les facteurs environnementaux dont vous faites partie.

Votre comportement lors de ces crises de larmes est très important. En effet, si vous montrez à votre enfant que son chagrin compte, s’il se sent compris et soutenu au lieu de se faire disputer et rabaisser par un « tu pleures pour rien, comme un bébé » en assistant à votre agacement, son mal être passera plus vite, puisque rien ne l’aura empêcher de sortir.

Dans ces cas-là il faut être rassurant et compréhensif, même si intérieurement cette réaction vous énerve fortement. Vous êtes un adulte, prenez sur vous et ne passez pas vos nerfs sur votre enfant. À ce propos, puisque vous êtes son modèle déifié, si votre enfant observe des adultes qui gardent leur sang froid, s’expriment en paroles calmes mais fermes plutôt qu’en gestes agressifs et s’il comprend qu’il n’y a pas de honte à pleurer, vous avez de plus grandes chances d’obtenir un enfant qui se calmera plus vite.

Les frustrations et déceptions sont inévitables, elles sont même indispensables à une bonne éducation puisque cette dernière nous préparent à affronter la vie, qui n'est pas toujours simple.Plus vous essaierez de protéger vos enfants, en leurs donnant ce qu’ils réclament de façon injustifiée, en évitant la confrontation à une réalité qu’ils peuvent comprendre et accepter selon leur âge, moins ils seront armés face aux aléas de la vie et moins leur système nerveux sera entraîné à supporter ces émotions négatives.

Donc lorsque notre enfant pleure, nous ne disons plus que ce n’est rien, qu’il n’est qu’un bébé chouineur en le sommant d’arrêter immédiatement sinon nous lui donnons une raison valable à nos yeux de pleurer, mais nous le prenons dans nos bras de sorte à l’apaiser ou nous avons du moins un geste réconfortant en lui disant que nous comprenons qu’il a besoin de pleurer, que c’est bien qu’il fasse sortir son mécontentement et que ça ira mieux ensuite. L’enfant peut ne pas savoir pourquoi il pleure, donc n’insistons pas à en connaître les raisons s’il n’arrive pas à les donner.

De plus, si votre enfant apprend à se laisser aller à ses émotions, il sera une personne plus agréable à vivre qui saura s’exprimer quand il va mal et ne fera pas subir son énervement à son entourage.